lamartine
Le soleil s'est couché ce soir dans les nuées;
Demain viendra l'orage, et le soir, et la nuit ;
Puis l'aube, et ses clartés de vapeurs obstruées ;
Puis les nuits, puis les jours, pas du temps qui s'enfuit !
Tous ces jours passeront ; ils passeront en foule
Sur la face des mers, sur la face des monts,
Sur les fleuves d'argent, sur les forêts où roule
Comme un hymne confus des morts que nous aimons.
Et la face des eaux, et le front des montagnes,
Ridés et non vieillis, et les bois toujours verts
S'iront rajeunissant ; le fleuve des campagnes
Prendra sans cesse aux monts le flot qu'il donne aux mers.
Mais moi, sous chaque jour courbant plus bas ma tête,
Je passe, et, refroidi sous ce soleil joyeux,
Je m'en irai bientôt, au milieu de la fête,
Sans que rien manque au monde immense et radieux !
Victor Hugo, Les Feuilles d'AutomneAnnonce des axes
Il serait intéressant de savoir en quoi le titre éclaire t-il le poème, suggérant une méditation (en outre, en quoi est-il lyrique / romantique).
On constatera que cette méditation engendre une réflexion sur la fuite du temps et son influence sur la nature et l’homme.
Commentaire littéraire
I – La fuite du temps
- Champ lexical du temps (spécialement dans le 1er quatrain)
- Utilisation du présent dans tout le poème = le temps est omniprésent (thème principal)
- Titre faisant référence à la journée qui se termine, au temps qui passe. Dans le texte, on trouve également : « le soleil s’est couché ce soir ».
- « soirs, nuits, aubes, jours » = temps envisagé dans sa suite comme l’indique le mouvement du premier quatrain = énumération des différents moments de la journée avec les articulations chronologiques « Et », « Puis » (anaphore) qui répété dans un même quatrain met en valeur la rapidité du temps.
- Utilisation du futur dans des verbes de mouvement « viendra, passeront » = met l’accent sur la fuite du temps.
- Mouvement souligné par des images,