Au seizième siècle Séville, ville d’Andalousie située au bord du Guadalquivir, voit sa population tripler en quelques décennies. Elle devient alors l’une des plus grandes métropoles européennes. On la surnomme "La porte des Indes" car elle est le coeur du commerce avec le nouveau monde, autrement dit le Mexique et l’Amérique du sud actuels.
En effet, deux fois par an les navires de la cité acheminent en convoi des tonnes d’or et d’argent depuis l’Amérique. Ainsi toute la vie de la cité s’organise autour de son port fluvial. Un galion de Séville (source : surcouf-erick.com)
La ville de Séville s’enrichit grâce au commerce des marchands. En effet, entre 1580 et 1600 le prix de l’or et de l’argent a considérablement augmenté jusqu’à surpasser la quantité d’or et d’argent disponibles. Entre 1551 et 1561 quarante-deux milles tonnes d’or ont été amené. On peut parler de l’âge d’or des marchands de plus en plus attirés par les perspectives d’enrichissements qu’offre le nouveau monde : « Le nombre des marchands a considérablement augmenté et leurs biens et leur fortune se sont accrus de façon innombrable » (Tomas de Mercado, Suma de Tratos y Contratos, Séville, 1569)
C’est à Séville, dans la Casa Lonja (bourse de commerce), que sont gardés les archives des Indes et le journal de bord de Christophe Colomb. On trouve également à Séville du mercure, du sucre et des plantes ainsi que du cuir. La Casa Lonja (uwf.edu )
La Casa Contratacion, c’est-à-dire « maison de commerce », est une institution créée en 1503 pour contrôler le commerce espagnol avec les Indes d’Amérique. Le roi Philippe II met en place un dispositif de contrôle des équipages et des passagers des bateaux partant pour l’Amérique : « Dorénavant aucun passager n’est autorisé à se rendre dans une quelconque partie des Indes sans présenter les renseignements d’origine, c’est-à-dire des documents précisant s’ils sont mariés ou non, leur âge, leurs signes