Le baroque
Cela fait plus de cinquante ans que cette notion a envahit la critique littéraires. Ses frontières sont mouvantes.
Etymologiquement, le nom « baroque » vient du terme « barocco », terme de joaillerie, qui désignait une perle de forme irrégulière. Son irrégularité lui donne une beauté particulière.
Au XVIIème siècle, le terme prend un sens négatif. On parle alors de « dents baroques », signifiant que la dentition n’est pas régulière puis de « musique baroque », pour désigner quelque chose de peu harmonieux. Le terme reste péjoratif, il devient synonyme de « bizarre », « grotesque » ou encore « ridicule », le nom « baroque » s’oppose au bon goût.
La critique allemande par la suite va en faire une catégorie esthétique.
En 1888 dans le livre Renaissance et baroque, Wöelfflim définit le baroque comme une moment de l’histoire de l’art et une catégorie esthétique. C’est un art du mouvement, de la couleur, et de la profondeur. Il cite Rembrandt ou encore Caravage. Il l’oppose à l’esthétique classique, qui est stable, linéaire et qui a des constructions par plan.
Eugenio d’Ors, dans Le baroque, en 1935, le définit quant à lui comme un esthétique trans historique. C’est le débordement de l’imaginaire et de l’émotion par opposition à l’ordre ou à la raison.
En littérature, le baroque regroupe un ensemble d’œuvre de la fin du 16ème siècle et du début du 17ème siècle ( 1580 à 1640 pour la France). Jean Rousset dans Une anthologie de la poésie baroque, 1998, définit quatre grands critères du baroque :
1) l’instabilité : il y a un équilibre en train de se défaire, pour se refaire. Cela favorise les idées de courbes, de spirales. ( l’inconstance de Don Juan, par exemple).
2) La mobilité surtout dans théâtre : mise en abyme. Plus de différence entre le spectateur et l’acteur, les frontières sont mouvantes
3) La métamorphose : les objets se métamorphosent, valorisation du déguisement
4) La domination du décor. Il sera exubérant, il