Le bertillonage
Le bertillonnage, appelé aussi système Bertillon ou anthropométrie judiciaire, est une technique criminologique mise au point par Alphonse Bertillon en 1879. La technique repose sur l'analyse biométrique (système d'identification à partir de mesures spécifiques) accompagnée de photographies de face et de profil.
I) Histoire :
A°) Contexte
Depuis l'interdiction de marquer au fer rouge ou d'essoriller les criminels par la loi du 31 août 1832 et face à la recrudescence des récidives, la police se tourne vers l'identification judiciaire. Le procureur du Roi Arnould Bonneville de Marsangy crée en 1848 le casier judiciaire. Les policiers expérimentent différentes méthodes pour obtenir des informations sur les délinquants mais elles sont vite connues et déjouées par les malfaiteurs : « mouton » en prison (policier se faisant passer pour un prisonnier), indicateurs.
En 1819, Huvet, employé au Bureau des prisons, propose la technique du physionotrace. Cette idée de compléter les fiches de signalement (utilisées jusqu'alors, elles se révèlent peu fidèles) par l'image des récidivistes concorde avec le développement de la photographie, technique que va mettre à profit Bertillon lorsqu'il deviendra chef du service photographique de la préfecture de police de Paris.
B°) Alphonse Bertillon dans son service photographique

Types criminels
Bertillon est d'abord, en 1879, simple employé au sein d'un service photographique désorganisé : 60 000 photographies, prises sous des angles variés et classées sans logique, s'accumulent alors que la police parisienne arrête quotidiennement 100 personnes. Chargé des fiches de signalement, il s'inspire des travaux de statistique d'Adolphe Quételet, notamment de son ouvrage Sur l'homme et le développement de ses facultés, ou Essai de physique sociale (1835), pour établir des « fiches d'identité » : les critères de sélection (basés sur des mesures osseuses) ont 19 683 divisions possibles, ce qui