Le bonheur dans „ethique à nicomaque“ et si l’égoïste peut être heureux
Diderich Gary
Le bonheur dans „Ethique à Nicomaque“ et si l’égoïste peut être heureux
I) Introduction
Le souffle du malheur pousse la plupart des hommes vers le port de la vie bienheureuse. […] Si, pour arriver à ce port de la philosophie qui mène l'homme au séjour et sur le sol de la vie bienheureuse , nous n'avions pour guides que notre raison et notre volonté, peut-être ne m'avancerais-je pas trop en te disant, ô noble coeur et grand esprit, Théodore, que bien moins d'hommes encore qu'à présent y parviendraient. Et pourtant aujourd'hui même, nous le voyons, qu'ils sont rares et peu nombreux ceux qui y parviennent. (St. Augustin, De la vie heureuse)
Comment atteindre cette vie bienheureuse ou le bonheur comme Aristote le nomme est le sujet du travail suivant. Nous allons d’abord analyser la conception du bonheur qu’Aristote illustre dans le Livre I de son œuvre « l’Ethique à Nicomaque ». Ensuite nous allons en tirer de cette conception pourquoi les hommes qui ne suivent pas cette approche du bonheur ne peuvent pas être heureux. Finalement nous posons la question de l’égoïsme selon Aristote et si un homme égoïste est heureux ou peut l’être ou non.
II) Le bonheur et l’égoïsme chez Aristote Dans le Livre I de son œuvre « l’Ethique à Nicomaque » il est à la recherche d’une forme de politique, d’une science suprême, qui est le « Bien », le « Souverain Bien ». Dans son introduction il dit que « tout art et toute investigation, et pareillement toute action et tout choix tendent vers quelque bien »1. Dans ce sens, il y a identité entre le bien de l’individu et celui de la société, mais Aristote évoque que le bien d’une nation ou des cités est plus « beau et divin » que celui de l’individu tout en disant que c’est le bien des deux, de l’individu et de la cité, qu’il convient d’atteindre et de sauvegarder. Mais de quoi consiste donc ce bien?
1
ARISTOTELES, Ethique a Nicomaque, I,