Le brasier
Première strophe
Le héros (le poète) porte en lui-même le feu, où il jette son passé.
« noble feu » : une noblesse due à sa fonction purificatrice ; adoration mystique : le feu est un dieu qui permet la divinisation de soi-même et de la poésie.
Jeux de mots sur les différents sens de « feu » : le feu concret (vers 1) ; l'ardeur (vers 3) ; la mort (l'absence de ponctuation permet de lire « feu ce passé »).
Le poète renie le passé, le rejette entièrement et définitivement : amorce d'un changement chez le poète qui ne pouvait parvenir à se débarrasser de ses souvenirs.
Le passé équivaut à la mort, tandis que le feu est source de vie ; d'où l'image des têtes coupées amorcée au vers 4.
Dernier vers de la strophe : le poète annihile sa volonté et se soumet au feu. Personnification de la « flamme » à qui Apollinaire confère une volonté « ce que tu veux ».
Deuxième strophe
Dimension cosmique de la strophe : l'univers participe tout entier à ce mouvement de purification du poète.
Violence des images, pour traduire l'exubérance de la vie : « galop soudain », amour sauvages au sein de la nature : mouvement intense, sonorités abondantes (sens des mots ; allitérations en nasales du vers 8 ; assonances en "a" et "é" : sons traînants) ; taille gigantesque (les centaures).
Indifférence au futur (vers 7) : faire table rase du passé pour vivre l'instant présent et non se projeter dans l'avenir.
Troisième strophe
Une tonalité nouvelle, celle du regret, à la manière de Villon (« les neiges d'antan ») : malgré la volonté du poète, le coeur garde la nostalgie du passé.
Regret de l'amour (les « têtes »), de sa foi chrétienne (vers 12) ; thème de l'amour faux et de l'amour mort, déjà présent dans la « Chanson ». Mais ce thème s'interrompt aussitôt : le feu dévore