Le capitalisme et l'eglise catholique depuis le xixe siècle
Challenges Septembre 2008 – Le capitalisme et l’Église catholique depuis le XIXe siècle
L’intérêt de l’église catholique pour l’économie et le capitalisme
Les origines de l'intérêt du Vatican au capitalisme proviennent de la triste condition de la classe ouvrière. Ainsi, c'est pour condamner la pauvreté et la misère qui paie sur la classe ouvrière que le pape Léon XIII, publie en 1891 une encyclopédie intitulée Rerum novarum que certains personnages ont qualifié d’œuvre socialiste. C’est le point de départ de la doctrine catholique moderne. Elle réclame notamment un salaire d’efficience, le droit de se syndiquer et la participation de l’État à l’amélioration de la condition des ouvriers (loi sur les conditions de travail, etc.).
Cette encyclopédie a servi de référence aux militants du christianisme social énormément représentés parmi les syndicalistes, dans le patronat et au sein du clergé.
L’analyse est toujours la même : « c’est l’homme qui prévaut sur le système. » Autrement dit, l'homme finaliserait l’œuvre de Dieu ; le travail considéré comme un devoir qui possède, aux yeux de l’Église, une valeur supérieure à celle du capital comme facteur de production.
La position de l'Église face aux deux systèmes : le libéralisme et le marxisme
Le fait que l’Église rejette à la fois le libéralisme et le marxisme (Quadragesimo anno de Pie XI en 1931), laisse penser que le Vatican recherche une troisième voix : « la démocratie chrétienne ».
Ainsi, la « morale économique » ne serait qu’une application des principes de la morale chrétienne. Joseph Schumpeter considère les analyses de l’Église comme un « programme normatif ».
Le pape Jean-Paul II reconnaît enfin le profit : il le qualifie de « bon indicateur de fonctionnement de l’entreprise » Il dénonce pourtant les risques d’inégalités dus à la libéralisation du marché et précise qu’il ne doit s’appliquer qu’aux « biens collectifs » (ni à la nature, ni à