Il n’est pas rare aujourd’hui d’entendre de la bouche d’un ami, d’un parfait inconnu ou encore d’un parent une phrase à la mode, en vogue, celle qui consiste à dire « j’ai un esprit cartésien ». Esprit cartésien par-ci, que l’on dit, esprit cartésien par là que l’on reprend, le tout immanquablement proféré sinon avec fierté, du moins délectation, comme si à peine prononcé cette phrase allait draper de vertu son déclamateur. Je force me direz-vous pour le coup, peut-être un peu le trait mais ce, dans le seul espoir de bien montrer que, quoique mort il y a des siècles, Descartes nous poursuit jusque dans notre quotidien. Ce philosophe, mathématicien et physicien à ses heures, jouit encore aujourd’hui d’une réputation, d’un rayonnement planétaire, et est reconnu comme étant un des plus grands penseurs que l’espèce humaine n’ait jamais porté. Indéniable du point de vue de l’incidence de sa pensée. Une célébrité, qui fait donc l’unanimité et qui tient non pas toujours à son prodige mais parfois à une vision caricaturale que l’on a de son œuvre. Descartes ne se résume à : Je pense donc je suis… Il convient de mentionner en outre, que certes le phénomène (c'est-à-dire tel que nous nous le représentons), Descartes est tout ce qu’il y a de plus universel, mais que par ailleurs, il trouve à se manifester avec une prégnance tout à fait caractérisée en France. Il est en quelque sorte, notre surhomme national que l’humanité privée de ses jalons célestes, cherchait désespérément du fait du recul de la religion. Notre Newton à nous, d’une certaine manière. Un surhomme qui nous invite du reste à nous rendre maître et possesseur de la nature s’inscrivant dans ce vent de révolution philosophique, intellectuelle, paradigmatique, incarné par l’humanisme qui secoua le milieu du second millénaire après JC. Un penseur du XVIIIe raisonnable, raisonné et rationnel qui élabore une doctrine, autour de quatre principes phares d’une très grande portée. Un mythe sur lequel on n’a jamais