Le cas « des frontières à franchir »
Cette étude de cas s’appuie sur l’expérience vécue par Angelica Garza, une Américaine d’origine mexicaine qui a travaillé pendant 10 ans aux ressources humaines (RH) d’une multinationale fabriquant des produits médicaux. La maquiladora dont il est question ici se trouve à
Tijuana, grande ville mexicaine située en face de San Diego (Californie), juste de l’autre côté de la frontière. Les maquiladoras sont des usines mexicaines à capital étranger installées dans les zones limitrophes des États-Unis pour profiter de lois favorables et d’une main-d’œuvre à bon marché.
Cette usine de Tijuana appartenait à USMed, propriétaire de six autres installations situées dans divers États américains, dont la Floride. Outre son travail dans cette maquiladora, où elle passait le plus clair de son temps, Angelica était responsable des ressources humaines d’une petite unité administrative située à Chula Vista, du côté américain de la frontière. Le personnel comptait au total 34 Américains (12 du côté mexicain et 22 du côté américain) et près de 1 100 Mexicains.
Les relations étaient pratiquement inexistantes entre Angelica et les cadres aux RH des autres installations d’USMed aux États-Unis ou au Mexique. Selon elle, USMed n’avait aucune politique générale en matière de gestion des ressources humaines, et encore moins en matière de gestion de la diversité.
L’adaptation d’Angelica aux réalités mexicaines n’a pas été facile, car rien dans son expé- rience américaine ne l’avait préparée à ce qui l’attendait au sud de la frontière. Ses collè- gues d’origine anglo-saxonne ne savaient que très vaguement ce qui se déroulait à Tijuana et ne voyaient pas l’intérêt d’essayer de comprendre la main-d’œuvre mexicaine, ni de s’en rapprocher. Grâce à son éducation mâtinée de culture latino-américaine, Angelica pouvait, en partie, comprendre la culture et les valeurs des travailleurs mexicains. Sa maîtrise de l’espagnol lui permettait