Le casque et la plume de olivier kempf.
1 – En premier lieu, précisons que nous ne sommes en présence ni d'un manuel ni d'une liste d'ordres, mais plutôt d'un appel à lever la tête et réfléchir pour mieux voir « au-delà de la colline ». Attention, réflexion ne signifie pas verbiage abscons, décorrélé des réalités quotidiennes : non, l'objectif est clairement d'aider les destinataires des lettres à « grandir » et appréhender les différentes facettes du commandement au quotidien. Olivier Kempf en profite pour glisser de nombreux exemples tirés de sa propre expérience de commandant ou de commandé. Détail révélateur, les lettres sont transmises en début et non en fin de mois, signe que l'accent est mis sur la prospective, l'anticipation, et non le bilan. Sont donc évoqués des sujets comme la gestion des hommes, du temps, des priorités, de la discipline (à plusieurs reprises est explicitée la différence que l'auteur voit entre le « guerrier » et le « soldat »), des tâches administratives, des absences, de la vie en OPEX mais également les « conneries » de ses soldats, leur motivation, le rapport à la hiérarchie, à la mort, les passations de commandement ou même la toxicomanie.
2 – Ce qui saute au yeux, en lisant la liste ci-dessus mais plus encore le contenu des lettres, est que la dualité civil/militaire dépasse largement la technologie. Ainsi, de nombreux conseils dispensés par le colonel pourraient très bien figurer dans un ouvrage de « manad'gemen't » (voir ci-dessous pour la référence) ou d'efficacité personnelle. D'autant que le jargon militaire est utilisé avec une extrême parcimonie : au pire, le lecteur lambda aura parfois un peu de mal à ne pas se mélanger les pinceaux entre régiment, escadron, peloton...
Par exemple, ce qui est dit de la relation parfois ambivalente que chacun peut entretenir avec la messagerie électronique, levier de productivité mais aussi parfois