Le certificat d'étude d'un écolier égyptien - 1926
Dans la préface de son livre, L’histoire que je porte sur mon dos, Sayyid Uways est qualifié par le traducteur Gilbert Delanoue de « Fils de l’Egypte éternelle ». Ce surnom est représentatif de l’ambition de l’auteur exprimée dans L’histoire que je porte sur le dos publiée au Caire en trois volumes, en septembre 1985 par les éditions Al-Hilâl. Ce livre a été traduit de l’arabe en français par Gilbert Delanoue et Alain Rousillion. Ces mémoires ne sont pas à proprement dites une autobiographie mais bien une étude socio-culturelle qui a pour objet un individu, membre de la société égyptienne. Il est donc destiné à tout lecteur, égyptien comme étranger, désireux d’en connaître plus sur la société égyptienne entre 1913 et 1980. On y trouve une abondance de souvenirs sur ces années d’école.
Sayyid Uways est un des grands sociologues égyptiens. Né au Caire en 1913 dans le quartier populaire d’Al-Khalifa, ça ne l’a pas empêché, chose rare pour l’époque, d’entreprendre des études, et ensuite, d’intégrer l’Ecole de Service social au Caire. Il devient par la suite directeur de recherches au Centre national de recherches sociales et criminologistes du Caire. Cela lui permet de mener ses premières enquêtes sociales dans sa ville natale. Ces expériences lui permettent d’approfondir la connaissance de sa ville, prise dans une période de réformes et de mutations, dans une perspective à la fois personnelle et sociologique. L’épisode de son enfance et de sa jeunesse est une période fondatrice de sa personnalité.
On peut replacer l’extrait dans un contexte d’après guerre et de fort nationalisme. Le mois de décembre 1914 voit la Grande Bretagne proclamer l’instauration de son protectorat sur l’Egypte. On a donc un contrôle britannique plus fort. Les Egyptiens, confortés par le discours du président Wilson, entendent réclamer leur indépendance. Les nationalistes, dirigés par Saad Zaghloul forme une délégation :