Le chant des partisans
Dès le printemps 1941, on écoute beaucoup la BBC (radio de Londres) dans les foyers français, malgré le brouillage et l’interdiction.
la BBC
A Londres, où se retrouvent, pendant la Seconde Guerre mondiale, les chefs de la Résistance, on cherche un indicatif musical pour l'émission Honneur et Patrie de la BBC. On rêve d'un chant qui deviendrait la Marseillaise de la Résistance. «On ne gagne la guerre qu'avec des chansons... Il faut un chant qui ait l'air de venir des maquis».
« La Marseillaise de la Résistance »
Il se trouve qu'une jeune musicienne d'origine russe, Anna Marly, interprète avec succès dans les clubs de la ville une complainte où il est question de lutte et de corbeau. L'écrivain-journaliste Joseph Kessel est séduit. Il réunit la musicienne, son neveu Maurice Druon et quelques amis dans un hôtel de la banlieue de Londres. Ainsi, Anna Marly compose la musique et les paroles originales dans sa langue maternelle le russe. Puis Kessel et Druon réécrivent les paroles.
Le 30 mai 1943, le petit groupe livre un texte sur un cahier d'écolier : Les Partisans : chant de la Libération.
Le manuscrit original de cet hymne emblématique de la Résistance et de la Libération (trois feuillets d’un cahier d’écolier où le chant est rédigé à l’encre bleue) est depuis 2006 classé comme monument historique, une oeuvre marquante de notre patrimoine immatériel le manuscrit Anna Marly
Chanté à voix basse, sifflé sourdement, le Chant des Partisans évoque la chape de plomb qui s'est abattue sur le pays occupé, la censure, les souffles et murmures de la clandestinité, la nuit où des ombres furtives collent des affiches, sabotent les voies ferrées, se glissent dans les maquis, se cachent loin des poteaux d'exécutions.
Mais l'âpreté des paroles en dit long sur la lutte implacable des maquisards et des