Le chef de l'État dans les régimes parlementaires
La théorie, c’est quand on sait tout et que rien ne fonctionne. La pratique, c’est quand tout fonctionne et que personne ne sait pourquoi. La séparation des pouvoirs théorisée par l’anglais Locke puis par le français Montesquieu en analysant le régime parlementaire de l’Angleterre au XVIIIème siècle a permis d’élaborer une description du régime parlementaire. Ce régime est caractérisé par la souplesse de la séparation des pouvoirs où l’exécutif et le législatif collaborent. C’est un régime présentant un système de freins et de contrepoids, « check and balances », permettant une certaine stabilité démocratique. Selon Montesquieu le régime monarchique n’est pas mauvais, mais il est important d’instaurer des corps intermédiaires. En effet le Gouvernement et le Parlement travaillent ensemble et ont des moyens d’interactions réciproque : l’exécutif peut dissoudre l’Assemblée et le législatif peut dissoudre le gouvernement. Il faut ensuite distinguer le régime moniste et dualiste, le gouvernement est responsable devant le parlement seulement ou alors devant le parlement et le président. En Lituanie par exemple le gouvernement démissionne lors de l’élection d’un nouveau président ou du Parlement. Dans les régimes parlementaires le chef de l’État est théoriquement le propriétaire du pouvoir exécutif durant son mandat, mais en pratique, ce pouvoir est remis aux mains du premier ministre et de son cabinet, le président ou le monarque n’a plus que la fonction d’être présent, d’assurer la continuité du régime et de l’état, c’est un symbole et une puissance morale respectée.
C’est dans cette optique qu’il sera intéressant de voir comment le chef de l’État est considéré selon la nation à laquelle on s’intéresse ? Dans un premier temps l’attention sera captée autour de sa place dans la théorie (I) et dans un second temps les raisons faisant que la France se trouve être une exception dans ce cadre (II).