Le chêne et le roseau est la fable numéro vingt-deux (et dernière) du Livre I des (justement) Fables de Jean de La Fontaine, qui a paru en 1668. Jean de La Fontaine est un poète Français, né en 1621 dans l'Aisne et décédé en 1695 à Paris, notamment connu dans les écoles et dans les esprits pour son travail sur les Fables, de courts récits distrayants en vers et à portée didactique, dont il a rédigé douze livres, soit un peu plus de deux cents quarante-cinq fables, inspirées pour la plupart (et pour les plus connues) du fabuliste Grec Esope, ou d'Horace et de nombreux contes Indiens qu'il a repris non sans les remettre au goût du jour et les embellir, dissimulant habilement ses critiques de la société dans des historiettes facile à digérer et qu'il destine au Dauphin, comble de l'audace et ingénieux stratagème, arguant qu'il veut le rendre (et rendre l'Homme) meilleur et plus heureux. L'extrait présenté nous met face à deux personnages imaginaires, comme de coutume, ici sous la forme de d'arbres, s'affrontant à propos de leurs résistances. Le vers est hétérométrique, mélange d'alexandrins (e.g., vers 2, 3, au nombre de 17) et d'octosyllabes (e.g., vers 4, 5, dont on dénombre 15 usages), comme les rimes, parfois suffisantes, parfois pauvres, dont l'alternance masculines/féminines n'est qu'en partie respectée. La première partie du commentaire traitera de la progression dramatique du récit, la seconde développera les rapprochements possibles entre les plans psychologique et social, et la symbolique des personnages.
Le texte, dans sa première partie, s'amorce par un dialogue entre le chêne et le roseau (vers 2 à 24). On nous y expose la situation initiale très rapidement, et on peut y entrevoir le chêne robuste et arrogant rabaisser le roseau frêle et sans défense, sans action de la part d'aucun des protagonistes. C'est le roseau, vecteur de malheur, qui déroule le tapis rouge pour le coup de théâtre à venir : le vent tempêtueux parvient à déraciner le bel arbre