Le comique au théâtre ne sert -il qu'à faire rire ?
SUJET: le comique au théâtre ne sert-il qu'à faire rire?
Depuis la Poétique d'Aristote, on oppose la comédie qui doit faire rire à la tragédie qui doit susciter terreur et pitié. Progressivement, les aspects comiques se sont codifiés et ils sont devenus aisément identifiables. Leur fonction est-elle cependant uniquement de provoquer le rire du spectateur? Le problème posé est celui de la définition du genre comique et de l'essence même du rire. La comédie est bien évidemment source de rire, mais ce rire possède d'autres fonctions qui amènent à voir que la finalité du genre comique est plus noble et plus élevée que ce qu'il peut paraître de prime abord.
Il s'agit de s'interroger sur l'essence du comique qui permet de comprendre quels sont les différents ressorts du comique et quelles sont les différentes comédies. On peut définir le comique comme ce qui suscite le rire, mais le propre de la comédie est d'adord de procurer un sentiment de détente, de divertissement. Elle permet à l'individu d'échapper à la réalité de la vie quotidienne. Le premier critère de définition est celui du rang médiocre des personnages par opposition au rang élevé des personnages de tragédies, qui sont rois, reines, princes ou princesses. C'est ainsi que dans nombre de ses pièces, Molière met en scène des personnages comme Scapin ou Sganarelle qui font partie d'un univers familier. Mais les personnages de comédie sont moins exposés que les personnages de tragédie au malheur, aussi ils permettent facilement au spectateur de se détendre et de se laisser à rire. Au fil des siècles, les différents procédés comiques se sont codifiés. Le personnage de comédie correspond généralement à un « type »; il représente une grande catégorie, souvent par un défaut grossi et schématisé, tel l'Avare de Molière. Ainsi, si comme le définit Bergson (philosophe du XIX-XXème siècle), le rire est le mécanique plaqué sur du vivant, le comportement de ce personnage de comédie, qui