Le comique
L'évolution du théâtre au XVIIIe siècle est liée à l'évolution de la société. C'est ainsi que les rapports entre maîtres et valets intéressent les auteurs de pièces tels que Marivaux. Sa pièce, L'Ile des Esclaves, fut représentée la première fois en 1725 et évoque deux couples de maîtres et valets naufragés sur une île gouvernée par d'anciens esclaves. Cette œuvre est en apparence une comédie. Mais n'est-elle que cela ? Nous examinerons dans un premier temps la comédie qui est jouée dans cette pièce, ainsi que ses fonctions. Puis nous verrons que cette pièce renferme aussi de la tragédie. I. Les différents comiques dans la pièce A – Situation Parmi les différents comiques, le comique de situation est le plus présent dans les comédies du XVIIIe siècle. En effet Beaumarchais, dans Le Mariage de Figaro, nous fait rire quand la Comtesse se travestit en sa servante Suzanne pour surprendre son mari qui voulait les faveurs de la domestique. Le comique de situation peut même correspondre à l’intrigue de la pièce. C’est le cas dans Le Jeu de l’Amour et du Hasard de Marivaux. Une suivante et sa maîtresse, une jeune fille de bonne famille, échangent leurs vêtements pour que cette dernière puisse observer son prétendant sans être reconnue par lui. Malheureusement pour elle, il a eu la même idée. Le spectateur qui assiste à cette scène ne peut pas s’empêcher de s’en amuser. L’extrait que j’ai choisi dans L'Ile des esclaves se situe à la scène 3. Aux scènes précédentes, on apprend que deux couples maîtres et valets se sont échoués sur une île et que la loi de cette île est d’échanger les rôles. Les maîtres, Iphicrate et Euphrosine, doivent prendre la place de leurs domestiques, Arlequin et Cléanthis. C’est une cure pour les maîtres, qui est surveillée par le chef de l’île, Trivelin. TRIVELIN, à part, à Euphrosine.
II faut que ceci ait son cours ; mais consolez-vous, cela finira plus tôt que vous ne pensez.