Le commerce equitable
Les enjeux ont été déplacés dans un cadre multilatéral : les institutions internationales reconnaissent et soutiennent les initiatives du commerce équitable. Elles y voient un moyen de lutte contre la pauvreté et un outil efficace de développement ; la Commission et le Parlement de l'Union européenne ont fait des communiqués en ce sens ; une part du FED lui est consacrée (lancement de nouvelles gammes de produits, campagnes de sensibilisation, etc) ; les pays ACP sont invités à adhérer et à participer aux programmes du commerce équitable ; l'OMC soutient le commerce équitable dans la mesure où il peut se concilier avec les principes de l'économie de marché. L'enjeu des débats actuellement en cours porte sur la nécessité d'intégrer le processus de production dans la méthode de fixation des prix.
Par ailleurs, le ministère des Affaires étrangères a réservé une enveloppe de 5 millions d'euros au financement de projets relevant du commerce équitable.
En dépit de nombreux avantages... amélioration du niveau de vie (de 10% à 25% par an) de près de 800 000 producteurs du Sud (soit environ 5 millions de personnes) par leur intégration dans les circuits formels de l'économie et le financement de projets de développement annexes ; garantie de qualité pour les consommateurs des pays distributeurs ; évolution des pratiques de consommation soucieuses de développement durable ; de nombreuses difficultés hypothèquent encore un développement optimal du commerce équitable : modification du mode d'organisation sociale des producteurs (recours au "racket", traditions de "clientélisme", pratiques mafieuses, détournement des circuits commerciaux…) ; institution, dans certains cas, de taxes additionnelles dans les Etats producteurs (effet "confiscation" de la politique fiscale) ; absence de signalisation des produits issus du commerce équitable dans les surfaces de distribution