Le conflit, essence du théatre ?
Au-delà même de la dispute, peut-on considérer que le conflit est l’essence du théâtre ?
Le conflit est l’essence du théâtre
Les scènes de dispute sont fréquentes dans la comédie. La dispute permet de souligner les contrastes entre les personnages. La dispute est l’un des ressorts du comique ; elle est prétexte à des jeux de scène, à jeux de mots, à des changements de ton.
La dispute permet de capter l’attention des spectateurs dans les scènes d’expositions : expositions du Tartuffe et du Médecin malgré lui de Molière.
Les scènes de conflit dans la tragédie. Des scènes d’actions déterminantes : querelles de don Diègue, puis de don Rodrigue et du père de Chimène. Les scènes de conflit révèlent la force morale des héros tragiques : le conflit entre Antigone et Créon dans l’Antigone d’Anouilh ; le monologue délibératif (celui de Rodrigue dans Le Cid) remplit ce rôle : le conflit est intérieur.
Le conflit est l’essence même du théâtre. Le conflit fait progresser l’action. Le théâtre (drama = mouvement) est action. Le conflit est l’essence même du dialogue : le dialogue suppose deux personnes (di) ; si elles sont d’accord, elles ne font que donner deux voix à un monologue. Le conflit est au cœur des intrigues : dans la comédie , le personnage est en conflit avec d’autres personnages (père/enfants ; maître/valets), et dans la tragédie, me héros tragique est en conflit avec le destin ; le dilemme tragique est l’expression d’un conflit intérieur.
On ne peut réduire le théâtre à la notion de conflit
Le conflit n’est pas spécifique au théâtre. Le conflit est un élément essentiel du romanesque : l’élément perturbateur du schéma narratif introduit un déséquilibre qui dresse les personnages les uns contre les autres (adjuvants et opposants du personnage principal). Le conflit est un élément essentiel de toute intrigue, qu’elle soit romanesque ou théâtrale.
L’essence du théâtre est dans la représentation. Si l’on doit rechercher