Après Révolution, pas moins de sept régimes politiques se succèdent au cours du XIX e siècle, jalonné par autant de guerres, de coups d'Etat et de crises. On peut citer le Consulat qui s'étend de 1799 à 1804, l'Empire napoléonien de 1804 à 1814, la Restauration (Louis XVIII et Charles X) de 1814 à 1830, la Monarchie de Juillet avec Louis Philippe de 1830 à 1848. La Seconde République de 1848 à 1850, le Second empire avec Napoléon III de 1852 à 1870 et enfin la Troisième République secouée à la fin du siècle par des crises comme celles du coup d'État manqué du général Boulanger et de l'affaire Dreyfus entre 1896 et 1906. On constate par ailleurs un important développement économique et un important développement technique grâce aux sciences physiques et mécaniques. Parallèlement, le développement de l'industrie et du commerce installe une nouvelle distribution des richesses aux dépens du clergé et de l'aristocratie, et au profit principal de la bourgeoisie d'affaires. Ces transformations qui accompagnent le développement de l'instruction (création de lycées, scolarité obligatoire) et d'une presse moderne mieux diffusée profitent aux écrivains dont les droits sont désormais mieux reconnus. Des nombreux changements sociaux et politiques découle le "mal du siècle". Chateaubriand l'appelle "la maladie abominable" ou encore "le vague des passions", Balzac le traduit par l' "école du désenchantement", Baudelaire le voit comme une forme de spleen, et Flaubert comme une forme d'ennui. Le "mal du siècle" est un trouble existentiel qui ravagea toute une jeunesse désoeuvrée, avide d'exprimer l'énergie de ses passions et de ses rêves et consternée de ne trouver dans la société de la Restauration que de maigres intermédiaires. En effet, le XIX e siècle dénote un sentiment de nostalgie, l'idée que c'était mieux avant, sous le temps de l'empereur, une sorte de mélancolie généralisée. L'impossibilité de s'extérioriser conduit