Le corbeau com
Maître Corbeau, sur un arbre perché,
Tenait en son bec un fromage.
Maître Renard, par l'odeur alléché,
Lui tint à peu près ce langage :
"Hé ! bonjour, Monsieur du Corbeau.
Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau !
Sans mentir, si votre ramage
Se rapporte à votre plumage,
Vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois."
A ces mots le Corbeau ne se sent pas de joie ;
Et pour montrer sa belle voix,
Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie.
Le Renard s'en saisit, et dit : "Mon bon Monsieur,
Apprenez que tout flatteur
Vit aux dépens de celui qui l'écoute :
Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute. "
Le Corbeau, honteux et confus,
Jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus. intro : Seconde fable du premier recueil. Adressé au dauphin, et le met en garde. « Il faut apprendre à votre âge ce qu’est un renard ». Démarche didactique. Fable particulièrement courte dans laquelle la morale est prononcée par un des protagonistes (détenteur, donc du langage) Le rapport entre les deux personnages mêle dépendance et inégalité. Le corbeau est associé a l’orgueil, la vanité et est sans doute choisi pour le signifiant de son nom.
Le texte à commenter est la fable du fabuliste classique La Fontaine intitulée « Le Corbeau et le Renard ». Il s'agit de la deuxième fable du premier recueil des Fables de La Fontaine, publiées en 1668, dédiées au Dauphin alors âgé de 7 ans, et destinées à donner, sous forme ludique, plaisante, et accessible, un enseignement moral au futur monarque de la France –et donc, quasiment, de l’Europe de l’époque. Comme la précédente (« La Cigale et la Fourmi »), elle nous présente un dialogue entre deux animaux, à savoir un Renard qui, en flattant un Corbeau perché sur un arbre, réussit à s’emparer de son fromage qu’il convoitait.
Ici encore, peu de choses à dire sur le « contexte » de cette fable, qui est simplement la deuxième du recueil : on peut simplement remarquer qu’à la différence de la fable