Etrange, la vie. On passe une enfance à fabriquer nos rêves, les remodeler, ajouter des éléments, éliminer d'autres. Puis, un jour, tout s'effondre, le monde des rêves vient salir la réalité, en nous montrant brusquement ce qu'est vraiment la vie, et ce qu'est vraiment un rêve: deux mondes qui ne se rencontreront jamais.

"L'optimisme est la rage de soutenir que tout est bien quand on va mal", c'est l'attitude délibérément mais difficilement choisie, face a une brusque déception de la vie, et la peur agaçante de la voir s'écrouler en mille pièces, devant ses propres yeux, sans pouvoir y empêcher l'effondrement.
Tel un château de sable, minutieusement construit, emporté par une violente vague, et il s'écroule et il disparait dans l'eau salée de la mer.

L'on peut vivre 100 ans sans vraiment avoir existé, qu'est ce que cela veut dire? Vivre, exister? N'est-ce pas la même chose?
Vivre sans exister c'est comme entendre sans écouter, une tache a moitie remplie, un cadeau a moitie ouvert, c'est manger sans déguster, c'est plein de choses, qui nous font croire que l'on existe mais au fait l'on vit, on est un simple individu parmi plein d'autre, suivant le chemin de la vie, croyant qu'il nous mènera quelque part, ignorant que le chemin c'est nous qui le dessinons, l'on blâme la vie pour nos malheurs , l'on prie Dieu pour nos bonheurs, on l'oublie lorsque tout va mal, on l'appelle lorsque la vie nous sourie.

Regretter c'est regarder ce château de sable s'écrouler et y penser a ce moment toute une vie, au lieu d'en reconstruire un nouveau, un peu plus loin du bord de la mer, la ou la vague ne pourra l'emporter. L’on passe sa vie au bord de cette mer, lamentant ce beau château qui nous appartenait jadis, et jouissant de sa beauté avec amertume, a travers le souvenir, cette image du beau temps, la désillusion du présent.
Ne pas exister c'est vivre sans calculs, prisonnier de ses actions, asservi aux forces de la nature. C'est aimer sans le dire, contempler sans