Le desir
INTRODUCTION
Selon Epicure, il est indispensable de connaître la véritable nature d'un désir pour déterminer s'il est de ceux qui doivent être satisfaits. En effet, la pensée épicurienne nous impose plusieurs sortes prédéfinies de désirs ; «certains sont fondés en nature, d'autres sont vains». Nous pouvons donc en déduire que la connaissance préalable de l'objet de son désir est indispensable à la volonté de satisfaire ou non celui - ci".
Or cette connaissance n'est pas nécessaire, notamment dans le désir sexuel. Ainsi dans l'oeuvre de Maupassant Une Vie, nous rencontrons une femme s'attachant à l'aspect idéal du «prince charmant». S'étant mariée avec un homme qu'elle considérait comme tel, elle le plaça au dessus de ses rêves et fit de lui l'objet de tous ses désirs.
Le désir suppose-t- il donc la connaissance préalable de son objet ? En effet, avons nous réellement conscience de la teneur exacte de nos désirs ? Nous pouvons également nous demander s'il n'existe pas plusieurs formes de désirs dont certaines nécessiteraient une connaissance préalable pour pouvoir exister.
I- Les desirs
Pouvons nous ressentir le besoin d'un objet sans avoir de celui - ci une connaissance préalable ? Revenons la théorie d'Epicure : «Parmi les désirs naturels, les uns sont nécessaires pour le bonheur, les autres (...) pour le fait de vivre ». Nous avons donc ici la mise en présence des désirs naturels et nécessaires à la vie. Ce sont des désirs prédateurs et purement biologiques. Dans cette première étape vers la conscience de soi, l'homme n'a plus conscience que de l'objet de ses besoins, il le connaît, le désire, il analyse les sensations qui le tiraillent sommeil, soif ou faim comme le ferait un animal. C'est pourquoi selon Hegel : Ce Moi naturel, fonction de l'objet naturel, ne pourra se révéler à lui même qu'en tant que sentiment de soi». Nous pouvons donc en conclure que la connaissance préalable de