Le diable au corps
Elle tient d’abord au contenu que le lecteur peut soupçonner en reliant « troubles » « aventure » « embarras » « homme » « mixte » et « sensualité », et bien sûr le titre et le mot « corps » autant que le mot « diable », le tout associé aux « reproches » : c’est bien un jeu de piste mais les indices désignent assez clairement la nature du trésor à découvrir. Une histoire d’amour se dessine entre une femme et un jeune, très jeune, garçon.
Davantage la désignation de la guerre comme décor de cette aventure voire comme responsable semble presque sacrilège.
Enfin la métaphore filée du deuxième paragraphe joue dans cette esthétique de la provocation un rôle exemplaire. Tout d’abord elle étonne par sa trivialité voire son incongruité. Rapprocher par la comparative « aussi réel que » le rêve et un fromage, le narrateur et un chat est surprenant. Puis deux termes sont sans comparés « la cloche » et « les maîtres ». Dès lors il s’agit de construire pour le lecteur un sens en accord avec ce qui précède. Il lui faut expliciter le contenu de ce qui débute comme une comparaison mais se poursuit comme une métaphore filée in absentia. Le fromage est « ce qui semble rêve aux autres », le désir en quelque sorte. Et le chat est assez clairement le narrateur, mais il est moins simple d’attribuer une signification à la cloche de verre. On peut sans doute proposer d’y voir les conventions sociales, la morale, l’ensemble des règles sur lesquelles se fonde la société en temps de paix. La participiale à valeur passive, « la cloche se cassant » pourrait dès lors renvoyer à la rupture introduite par la guerre, les « coup(ures) » des « maîtres » étant alors une métaphore et une métonymie des ravages de la guerre. La provocation