Lorsque la guerre franco-prussienne éclate en 1870 après la déclaration de Guerre de Napoléon III, Rimbaud a déjà commencé à lancer sur sa ville natale et sur le monde un regard critique. Il a de plus déjà fait des fugues et en 1870, il s'enfuit à Paris au lieu de passer son bac. Rimbaud méprise le nationalisme et dénonce la mort de jeunes hommes qui deviennent la chair à canon de la guerre. C'est ce sentiment de révolte qui lui inspire Le Mal et Le dormeur du val. Ce sonnet qui est essentiellement descriptif conduit le lecteur, à partir d'un titre sans ambiguïté, sur une piste d'abord lumineuse, puis incertaine. Enfin, grâce à la solution donnée au dernier vers, le titre donne un éclairage rétrospectivement très différent sur le poème, c'est ce que l'on appel un sonnet à chute. C'est aussi ce dernier vers qui donne au sonnet la force de l'émotion. Dès lors, le poème prend un sens profond, tragique et dénonciateur.
En quoi le val dans lequel dort le jeune homme est-il un cadre propice à la dénonciation de la Guerre ?

I/Un cadre naturel qui relève de l'esthétique impressionniste

a) Un cadre végétal dans toute sa luxuriance :
La végétation est l'élément qui frappe d'abord. En effet, on ouvre le poème par l'expression : « C'est un trou de verdure » v.1, on note ici la valeur du présentatif « c'est » et du groupe nominal qui semple être un nom composé. L'expression a une valeur indéfini avec l'emploi de l'article indéfini « un » qui suggère que la scène pourrait se situer n'importe où. De plus, cette expression suggère des pentes boisées qui donnent de la profondeur à l'endroit. Ces pentes sont d'ailleurs évoquées avec la mention de la montagne au v.3 avec l'expression : « de la montagne fière ». Nous notons que les herbes évoqués au v.2 dans l'expression : « Accrochant follement aux herbes » et au v.7 avec « étendu dans l'herbe », devienne au v.8 « un lit vert ». Cette métaphore de l'herbe donne ici une image confortable et douce de la nature. Les autres