Le dormeur du val
a) Un tableau : nombreuses notations visuelles décrivant avec précision le lieu ; comme dans un tableau, il y a un arrière-plan mis en place dans le premier quatrain (un « petit val » -reprise du titre-, décrit aussi comme un « trou de verdure », c’est à dire une vallée étroite qui donne l’impression d’un endroit abrité, une montagne, dans la direction de laquelle on peut voir le soleil – « de la montagne fière » est un complément circonstanciel de lieu –, une rivière ) ; un premier plan avec le dormeur, et les éléments surtout végétaux qui sont à échelle humaine : herbes, cresson, glaïeuls.
b) Le jeu des couleurs : nombreuses notations de couleurs où domine le vert (herbes -2 fois-, trou de verdure, son lit vert, frais cresson bleu –bleu = vert foncé-) ; les autres couleurs présentes sont des nuances de blanc renvoyant à l’idée de lumière.
c) Les jeux de lumière : le soleil cité deux fois (v.3, 13) ; idée reprise par le verbe « luit » (v.4) ; la métaphore « haillons d’argent » décrit les projections d’embruns sur les herbes proches de la rivière, gouttes d’eau où s’accroche la lumière du soleil = lambeaux de lumière (les haillons sont des vêtements déchirés) ; autre métaphore : « mousse de rayons » : la lumière est si compacte, qu’elle semble liquide ; troisième métaphore, exploitant pour la troisième fois l’association entre la lumière et un élément liquide : « où la lumière pleut ». L’importance de ce champ lexical de la lumière est nettement marquée par le triple travail métaphorique, et par la mise en relief systématique par la versification (mise en rejet de « d’argent » et « luit » (v.3 et 4) ; localisation à la rime et en fin de quatrains pour « mousse de rayons » (v.4) et « la lumière pleut » (v.8). Les deux quatrains s'achèvent donc sur des notations convergentes et parallèles, qui sont des notations de lumière.
2) Le soldat
a) Champ lexical du corps et organisation de la description : en suivant le champ lexical du