Le doute est-il un échec de la raison ?
Il faut tenter tout d'abord de mettre en relation les deux notions centrales du sujet afin 1°/ de justifier le sujet (comprendre comment la question se pose) et 2°/de montrer que cette question ne peut pas se résoudre immédiatement en tant qu'elle renvoie à un problème. La problématique est le nerf central de la dissertation, c'est ce qui vous permet de justifier un plan et tout une dissertation (si la réponse était immédiate -du type "oui" ou "non"- l'exercice de la dissertation serait inutile).
Une précision générale à propos de l'idée de problème ou de problématique en philosophie : un problème est une contradiction nécessaire, pour ainsi dire. C'est-à-dire que deux propositions contraires s'affirment aussi nécessairement l'une que l'autre.
Ainsi ici si la question se pose c'est qu'à la fois le fait du doute suggère l'idée que la Raison humaine ne peut atteindre à la certitude, ce qui pose un problème quant à la définition de la raison et de sa puissance (d'où l'idée d'un échec de la raison puisque sa fonction est d'atteindre à la certitude, au vrai). Mais en un autre sens, être certain, être en possession d'une idée vraie et le savoir, nécessite la mise en oeuvre d'une méthode, d'une stratégie qui oppose l'oeuvre de la raison à l'opinion qui se contente de s'affirmer sans apporter la preuve de sa validité (voyez Platon et Descartes : Méditations métaphysiques, 1). Ainsi la Raison n'affirme rien immédiatement qu'elle n'ait d'abord élaboré avec méthode, s'opposant aux procédures non réfléchies du sens commun ou de l'opinion (voyez sur l'idée de methode, Descartes, Discours de la méthode), et par conséquent là où il n'y a pas d'interrogation, il risque de n'y avoir aucune vérité, aucune certitude puisqu'il n'y a aucune mise à l'épreuve de la validité de ce que l'on affirme. Or le doute est d'abord interrogation, et si l'oeuvre de la raison ne peut s'accomplir sans interrogation au moins préalable, on voit alors comment