Les souverainistes et les eurosceptiques ont coutume de dénoncer ce qu’ils appellent « le déficit démocratique de l’Union Européenne ». Dans quelle mesure leur critique vous parait-elle fondée ?

En février dernier, Nigel Farage, chef de file des eurosceptiques britanniques a créé le scandale en insultant le président de l’UE Herman von Rompuy lors de sa première apparition devant les députés. Après avoir comparé son charisme a celui d’une serviette mouillée il a terminé son intervention par une question « Qui êtes vous ?». L’organisation de l’UE reste en effet relativement opaque et fonctionne en cercle concentré où de nombreuses décisions sont prises en comité réduit. Le président européen lui même était inconnu du public avant sa nomination. La « question » européenne devient de plus en plus présente à l’esprit public des pays européens. Le sens de cette communauté, son utilité et son fonctionnement sont des thèmes dont l’importance augmente d’autant que l’on considère avoir pour la première fois le début d’une véritable génération « européenne ». Les pouvoirs de l’Union Européenne se sont considérablement accrus mais comprendre le fonctionnement de ses institutions reste une tâche difficile. L’exercice du pouvoir européen reste flou et opaque pour nombre de citoyens qui se sentent mis à l’écart. Le manque d’identité politique de l’Union joue en sa défaveur car elle ne s’impose pas en tant qu’une institution souveraine mais reste tributaire des affrontements politiques, qui souhaite une Europe « à la carte ». Cette carence de légitimité se fait sentir dans la pratique des institutions européenne et le lien qui unit le peuple européen à l’union semble se déliter de plus en plus. I. Un déficit démocratique qui grandit à mesure que l’intégration se renforce ?

A) Le processus d’intégration européenne repose continuellement des questions plus complexes mises à l’écart pendant trop longtemps.

On constate aujourd’hui la présence d’un euroscepticisme