Les souverainistes et les eurosceptiques ont coutume de dénoncer ce qu’ils appellent « le déficit démocratique » de l’Union Européenne. Dans quelle mesure cette critique vous semble-t-elle fondée ? Au mois de Juin 2009 auront lieu les élections législatives européennes. De coutume, ces élections ne font pas se déplacer les citoyens européens en masse. L’atonie de ces derniers et des médias, à moins de trois mois des législatives témoigne de leur désintéressement à la chose publique européenne. Les souverainistes, représentants de la doctrine et du mouvement politique en faveur de la conservation de la souveraineté (et de l’autonomie) des nations en Europe, dénoncent le « déficit démocratique » de l’Union Européenne. Il en est de même pour les eurosceptiques, manifestant des réticences ou des doutes quant à la construction politique, économique et monétaire de l’Union Européenne. La démocratie se définit par le régime politique dans lequel la souveraineté appartient à l’ensemble des citoyens, qui l’exercent à l’occasion d’élections libres disputées à intervalles réguliers. Elle suppose le pluralisme politique, la participation du peuple et l’alternance politique. Quand les eurosceptiques parlent de « déficit démocratique», il s’agit de carences dans la démocratie, supposant que celle-ci n’est pas complète. Ils remettent donc en cause la légitimité démocratique de l’Union. En effet, à beaucoup d’égards, le fonctionnement institutionnel de l’Union Européenne témoigne du manque de démocratie. L’échec du référendum de 2005 pour la ratification du traité constitutionnel européen confirme ce problème de manque de légitimité. Pourtant, on peut bien noter un paradoxe entre le désintéressement politique des citoyens européens et les critiques qu’ils adressent à l’Union. On peut ainsi se demander dans quelle mesure peut-on parler de « déficit démocratique » concernant l’Union Européenne ? Après avoir vu que même si le « déficit démocratique » européen semble bien réel,