Le désir peut-il se satisfaire de la réalité?
L’homme désire, tel est sa nature. Le désir n’est pas contrôlable, parfois perçu comme mauvais, chez les bouddhistes par exemple. C’est une force inconsciente et est imaginaire. On l’oppose a la volonté, au besoin et la raison. Le désir fait vivre et est humain. Il entretient un lien étroit avec la réalité puisque il vient de l’imaginaire. Le désir est sans limite, mais sa réalisation rencontre les limites de la réalité. Il est donc intéressant de se demander si le désir peut se contenter du réel ou si les limites de la réalité inhibent le désir de se réaliser. Nous verrons que le désir ne peut se satisfaire de la réalité, afin de réfuter cette thèse en supposant que les désirs peuvent s’adapter à la réalité avant de voir que le fond du problème n’est peut-être pas le désir mais la perception qu’on en a.
La réalité est restrictive. Le désir vient d’un manque. L’homme pauvre désire de l’argent, mais la réalité est telle qu’il ne pourra pas devenir millionnaire. Le désir est incontrôlable et peut être bon comme mauvais. On peut désirer voler mais les lois du monde réel l’empêchent. Le désir est signe d’humanité. Il est inconscient et propre à chacun. C’est pourquoi il est souvent individuel, alors que la réalité est organisée en une société régie par des règles. Les hommes doivent se respecter et penser aux autres. Le désir individuel s’oppose donc à la réalité commune.
Epicure distingue trois sortes de désirs : les désirs nécessaires et naturels comme manger et boire ; les désirs non nécessaires mais naturels, tel que savourer des mets exquis) ; et les désirs non nécessaires et non naturels comme le désir d’immortalité. Si l’homme est pauvre et vit en Tanzanie, il est possible qu’aucun de ces désirs ne soient en accord avec la réalité. Mais même l’homme qui possède des choses réelles ne peut satisfaire ces trois catégories de désir. Il peut boire, manger par nécessité ou par gourmandise, mais la nature de