Le Désir La nature du désir est de tendre vers un objet absent dont on imagine l’acquisition comme une source de satisfaction. L’origine du désir est l’insatisfaction, le manque ; désirer signifie être conscient de ce manque. L’imagination occupe un rôle très important dans la notion du désir : on imagine la présence de l’objet du désir comme une source de satisfaction ; ce que l’on n’a pas est présent de manière imaginée. Mais là est l’ambigüité du désir : il est à la fois un leurre, il nous coupe de la réalité, nous trompe, nous fait faire des erreurs (exemple de la sublimation : on prête des qualités à l’objet qu’il n’a pas en réalité) ; et une force, il nous motive, nous donne de l’élan, nous pousse à la réalisation. Comme Platon l’a dit, « le désir est à la fois pauvreté et richesse ». Nous ne désirons pas une chose parce que nous la jugeons bonne (le jugement n’est donc pas premier), mais nous la jugeons bonne parce que nous nous efforçons vers elle, parce que nous la désirons : le désir est donc premier au jugement. Le désir ne se justifie pas raisonnablement, il découle d’un choix incombant à la personne même. En effet, nous désirons parfois des choses relevant de notre raison personnelle, et non pas de la Raison universelle, conséquences de notre propre histoire, de notre parcours. Autrement dit, le désir est subjectif : il dépend du sujet. Pour conclure, le désir nait d’un manque, qui nourrit l’imagination, et donne lieu à un jugement totalement subjectif, qui n’est pas forcément en accord avec la Raison, mais qui détermine à la fois la personnalité d’un individu, et le chemin qu’il empruntera dans la