Détours! Qui sait exactement ce que recouvre ce mot? Ce n'est pas un concept philosophique. C'est un terme dont la polysémie part dans tous les sens, au propre et au figuré. D'où la difficulté d'organiser un ensemble de connaissances sur ce thème! Et la difficulté d'organiser une réflexion! La problématique, comme d'habitude, n'est guère éclairante. Elle juxtapose les registres : le physique et le moral, l'errance et l'erreur, le voyage et la digression, le méandre et la ruse. Ce jeu sur le propre et le figuré ne fait pas une problématique! Qu'est-ce qu'une problématique au fait? Le Littré ne donne que l'adjectif avec le sens kantien de relatif à une possibilité en parlant d'un jugement. Le mot pris comme substantif désigne l'art de poser les problèmes (Robert). Or ce n'est dans aucun de ces deux sens que le terme est employé dans le programme. Et quand on interroge les étudiants sur le sens de ce mot magique et pompeux (qui fait "chic"), ils répondent au mieux que c'est une question. Si c'est une question, pourquoi ne pas se contenter d'un mot simple comme "question"? Mais non, on veut sans doute jeter de la poudre aux yeux, en imposer. Je me suis demandé ce que voulait dire ce mot. Il est utilisé par les philosophes pour la dissertation et il désigne le plus souvent l'énoncé d'une contradiction qui fait problème. Quel est en effet l'obstacle (problème) par excellence à la marche de la pensée sinon la contradiction? Exemple : Faire voir c'est révéler la vérité ou faire voir c'est tromper? Le "ou" disjonctif est dans le jugement problématique de Kant. Bon, tout cela est clair mais le hic c'est que les inspecteurs et les profs ne sont pas d'accord sur le sens des mots du programme. En fait, il n'y a pas de programme digne de ce nom, pas de problématique digne de ce nom dans le texte du BO. Alors, aux profs d'improviser, de se débrouiller, même s'il n'ont pas de formation de philosophe, pour faire quelque chose dans ce flou artistique (en fait pas du tout