Le fait religieux
La question qu’on peut poser aujourd’hui est : quelle place occupe la religion dans la société française ?
Selon un sondage CSA de 2006-2007, la France compterait 56% de catholiques, 31% d’athées, 4% de musulmans, 3% de protestants, 1% de juifs.
Ces chiffres doivent être pris comme des indicateurs et non comme des données fiables puisqu’ils proviennent de sondages, car il n’y a pas en France de chiffres officiels sur le fait religieux, la France s’interdisant par principe d’inclure dans ces recensements officiels les données sensibles que sont la religion, la race, l’origine… qu’on qualifie de « statistiques ethniques ». Néanmoins, ces chiffres sont des indicateurs et permettent donc de dégager les grandes tendances. On constate que la religion majoritaire reste le catholicisme même si celui-ci a beaucoup reculé depuis la 2nde Guerre Mondiale. Qui plus est, ces chiffres ne renvoient qu’aux croyances religieuse et non pas à la pratique. Car, si 56% des français se disent catholiques, seul 4% d’entre eux sont pratiquants. Dans l’ensemble, pour toutes les religions, le taux de pratiques religieuses est très faible.
Cet état de fait, s’explique par la sécularisation de la société, qui s’est traduite en France par la laïcité de l’Etat. On constate toutefois, paradoxalement, un retour du religieux, mais par d’autres voies que celles des grandes religions et notamment, par le phénomène des sectes.
SECTION 1 : La sécularisation de la société
La France est longtemps apparue comme la « fille ainée de l’Eglise », c’est-à-dire comme le pays où la religion catholique avait de part une christianisation ancienne et profonde, une place privilégiée. On appelle sécularisation ce long processus de l’histoire qui se manifeste par un détachement des institutions (pouvoirs publics) et des mœurs à l’égard de leur fondement religieux.
La sécularisation est le retrait de l’influence de la religion ; et en France, celle-ci s’est présentée comme une