Synthèse - la religion dans le rouge et le noir de stendhal
La religion dans Le Rouge et le Noir
Tandis que sous la Restauration, l'Eglise Catholique tente de rechristianiser la société, Stendhal, dans Le Rouge et le Noir mais aussi dans La Vie de Henri Brulard, a une vision très négative de la religion. En effet, cette aversion remonte à son enfance où, entouré de jésuites avides de pouvoirs et de reconnaissances, il se met à détesté le religieux. C'est véritablement dans Le Rouge et le Noir que Stendhal règle ses comptes avec le religieux et on peut se demander comment cet auteur, qualifié de laïque, nous dresse un portrait très noir de la religion où les seules exceptions positives restent marginales.
Stendhal a un rapport conflictuel avec la religion, notamment avec les jésuites, qu'il qualifie de "noirs coquins" avides de pouvoir et de reconnaissance. Son expérience personnelle avec ces religieux "bornés", comme son précepteur, l'abbé Raillane, qu'il a détesté, est incarnée dans Le Rouge et le Noir par l'abbé Castanède « pour qui aucun crime n'est trop noir » (chapitre XXVII). Ce personnage est l'archétype du pouvoir de l'ombre, de la corruption : c'est l'incarnation d'une société viciée, d'une aristocratie qui a peur d'une nouvelle Révolution et qui, par tous les moyens, préservera son statut et sa richesse. Les prémices de ce portrait négatif se retrouvent aussi à travers les premières erreurs de jugement commises par Julien alors qu'il reçoit encore l'éducation du curé Chélan : « Il me croit indigne d’être prêtre, et cela précisément quand je me figurais que le sacrifice de cinquante louis de rentes allait lui donner la plus haute idée de ma piété et de ma vocation » (chap. VIII). Ici, Julien, en suivant l'exemple de la bourgeoisie, croit faire acte de piété en offrant son argent : en voulant prendre exemple sur ce qu'il croît être bien, Julien permet de souligner le caractère corrompu du milieu ecclésiastique.
Si les premiers personnages religieux auxquels se confrontent