Le grignotage entame le marché de l'alimentation
S'il a appris à composer avec un rythme de vie en mode accéléré, l'Homo erectus version 2005 refuse toute concession en matière culinaire : oui au pratique, seulement si c'est bon ! »Le communiqué de presse des nouveaux Snack de Blini, associant des mini gressins (petits pains fins d'origine italienne) et deux sauces dans une petite boîte nomade, tape en plein dans le mille. Les Français à 92 % déclarent en effet être adeptes du « snacking », ou grignotage, et 25 % des dépenses alimentaires dans l'Hexagone y sont consacrées. Un marché en forte progression, avec plus de 5 % de hausse en valeur, soit 3 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2003 (source Ipsos). En Europe, les prises alimentaires en dehors des repas représentent 20 % des apports énergétiques totaux et 3,2 millions de tonnes de produits de snacking sont consommés par an.
Vous avez dit snacking ? Publicitaires comme industriels s'accordent pour nommer ainsi toute consommation intentionnelle et anticipée d'aliments, avec ou sans faim. C'est par le bon vieux goûter que le grignotage a commencé son ascension. Aujourd'hui, le concept a dépassé ce stade et constitue une véritable tendance alimentaire. Le mot snacking cède d'ailleurs du terrain à un synonyme non moins anglais mais nettement plus tendance : le « finger food ».
À emporter partout... surtout devant la télé
On mange différemment aujourd'hui, pour des raisons essentiellement sociales. Les journées sont plus remplies, les femmes sont entrées dans la vie active et les familles traditionnelles se déstructurent.« Les repas ne correspondent plus à des rendez-vous familiaux, à heure fixe »,commente Vincent Garel, directeur des stratégies chez TBWA Paris, agence qui travaille notamment pour des marques