Le grotesque
Le mot vient qualifier les ornements de la domus aurea, la maison de l'âge d'or (nommée aussi maison dorée) construite par Néron et qui est couverte de motifs étranges. À la fin du XVe siècle, un jeune Romain tomba dans un trou sur les pentes de l’Oppius et se retrouva dans une sorte de grotte couverte de peintures surprenantes, d'où le nom de grotesques que l'on donna à ces peintures. En réalité c'était la Domus Aurea, qui était ensevelie.
Au XVIe siècle et sans doute pour la première fois chez Montaigne le mot passe de l'art pictural à la littérature pour désigner la composition bizarre et a priori sans ordre des Essais.
Par la suite, c'est devenu un terme usuel pour la critique d'art. Beaucoup d’œuvres comiques utilisent le grotesque qui est d'un effet très puissant, à commencer par celle de Rabelais. Mais aussi des œuvres où le comique est mâtiné d'étrangeté voire créateur d'angoisse comme chez Kafka. Le grotesque est devenu un élément majeur de la création désabusée ou délirante au XXe siècle.
Selon Dominique Iehl3 et Rémi Astruc, le grotesque dont le repérage dans les textes est rarement certain, est surtout reconnaissable à un effet de vertige produit par les œuvres.
Le terme est aussi employé dans un autre sens dans les domaines suivants :
• Art grotesque
• Tonalité littéraire
• Style typographique
• GROTESQUE, littérature
• Soupape de l'insécurité, le grotesque dans la littérature moderne ouvre les vannes d'un rire transformé en grimace sous la pression de l'angoisse ou du malaise, alors que la sensation