Le hussard sur le toit arrivé au omergues
Angelo le hussard aborde le hameau des Omergues. Une chape de chaleur et de silence étreint le paysage. Seules semblent vivantes les nuées d'oiseaux agglutinées sur les toits...
Angelo partit à quatre heures du matin. Les bois de hêtres dont lui avait parlé le garçon d'écurie étaient très beaux. Ils étaient répandus par petits bosquets sur des pâturages très maigres couleur de renard, sur des terres à perte de vue, ondulées sous des lavandes et des pierrailles. Le petit chemin de terre fort doux au pas du cheval et qui montait sur ce flanc de la montagne en pente douce serpentait entre ces bosquets d'arbres dans lesquels la lumière oblique de l'extrême matin ouvrait de profondes avenues dorées et la perspective d'immenses salles aux voûtes vertes soutenues par des multitudes de piliers blancs. Tout autour de ces hauts parages vermeils l'horizon dormait sous des brumes noires et pourpres.
Le cheval marchait gaiement. Angelo arriva au pas de Redortiers vers les neuf heures. De là, il pouvait plonger ses regards dans la vallée où il allait descendre. De ce côté, la montagne tombait en pentes raides. Au fond, il pouvait voir de maigres terres carrelées, traversées par un ruisseau sans doute sec parce que très blanc et une grand-route bordée de peupliers. Il était presque juste au-dessus, à quelque cinq à six cents mètres de haut de ce hameau que le garçon d'écurie avait appelé Les Omergues. Chose curieuse: les toits des maisons étaient couverts d'oiseaux. Il y avait même des troupes de corbeaux par terre, autour des seuils. A un moment donné, ces oiseaux s'envolèrent tous ensemble et vinrent flotter en s'élevant jusqu'à la hauteur de la passe où se trouvait Angelo. Il n'y avait pas que des corbeaux; mais également une foule de petits oiseaux à plumages éclatants: rouges, jaunes et même une grande abondance de turquins qu'Angelo reconnut pour être des mésanges. Le nuage d'oiseaux tourna en rond au-dessus du petit village puis retomba