Le jansénisme au 18ème siècle
Introduction : Pour comprendre l’histoire du 18ème siècle, il est indispensable de s’intéresser au mouvement janséniste. Ce mouvement est perçu comme comminatoire (menaçant) par la monarchie et la papauté qui voient dans le jansénisme un ennemi religieux. En effet les jansénistes pensent que l’homme est prédestiné et qu’il est voué au mal, ce qui rentre en conflit avec des principes énoncés par la papauté comme la liberté des actes et de choisir entre le bien et le mal. De plus le gallicanisme (c’est-à-dire être favorable à une Eglise de France indépendante de la papauté) rentre en opposition avec la papauté qui entend être infaillible et dominer les clergés nationaux. Il s’agit donc pour la monarchie et la papauté de limiter un mouvement qu’elles ne peuvent éradiquer. Ceci passe par le combat du jansénisme épiscopal dont le concile provincial d’Embrun est l’exemple le plus frappant. Le texte soumis à l’étude est un texte de Mathieu Marais il est daté d’aout 1727 et relate le concile provincial d’Embrun, la rédaction du texte est à peu près contemporaine des évènements (elle est rédigée peu après d’après les souvenirs qu’a conservé Mathieu Marais des évènements). Mathieu Marais constitue l’une des principales sources pour l’étude du 18ème siècle français. Il a vécu de 1664 à 1737. Il remet ses mémoires à son ami M. Bouhier alors qu’il se sait mourant. Il devient avocat au parlement de Paris, c’est donc un bourgeois de Paris, il a consacré sa vie à l’étude. Nous nous efforcerons tout au long de l’analyse de percevoir les conséquences du concile d’Embrun. Le concile d’Embrun est-il un succès pour la monarchie et la papauté ? Abattent-elles le jansénisme ? Nous porterons notre intérêt sur la seconde vague de jansénisme qui