Le joujou du pauvre
A partir du XIXe siècle, de nombreux de poètes se libèrent des contraintes formelles de la poésie traditionnelle et composent des poèmes en prose. C’est le cas de Baudelaire qui s’initie à cette nouvelle forme poétique en écrivant Le Spleen de Paris. C’est de ce recueil qu’est extrait « Le Joujou du pauvre ». Il évoque la rencontre de deux enfants qui s’émerveillent à la vue d’un « rat vivant ».
I) L’opposition des deux mondes
II) Le regard du poète
I) L’opposition des deux monde
Il est aisé de noter que l’enfant riche et l’enfant pauvre, placés face à face, incarnent deux vies et deux mondes parfaitement antithétiques. L’antithèse est d’ailleurs soulignée par l’expression « ces barreaux symboliques séparant deux mondes » (l. 38-39). Le contraste est visible à travers les lieux, l’aspect physique des enfants et les joujoux :
Lieux de vie :
- Chiasme qui met en évidence l’opposition: « Sur une route, derrière la grille / De l’autre côté de la grille, sur la route »
« Au bout duquel » traduit la distance entre les deux mondes.
- L’enfant riche a une existence très protégée : « derrière la grille d’un vaste jardin »
Description méliorative : « blancheur », « soleil », « joli château ».
- L’enfant pauvre se tient « sur la route, entre les chardons et les orties » : lieu qui n’est pas entretenu, l’enfant est laissé à l’abandon.
Aspect physique :
L’enfant riche est décrit comme : « beau », « frais », vêtu de « vêtements de campagne », « si plein de coquetteries »
Alors que l’enfant pauvre est « sale », « chétif », « fuligineux ».
Le terme « fuligineux » contraste avec la blancheur qui frappait le joli château de l’enfant riche.
B associe le luxe à la beauté, avec généralisation de la beauté des enfants riches, qui sont faits « d’une autre pâte ».
Joujoux :
Les joujoux sont à l’image de leurs maîtres, ainsi on retrouve des termes mélioratifs pour le joujou du riche : « splendide, frais, verni, doré, robe