Le langage dans tous les matins du monde
Quelle forme et quelle importance revêt le langage dans TLMM (film/livre) ?
TLMM a été écrit par Pascal Quignard et adapté au cinéma par Alain Corneau en 1991. Cette œuvre mêle musique, silence et isolement de plusieurs personnages mais principalement de Monsieur de Sainte Colombe, un joueur de viole froid et mélancolique. Nous verrons donc que le langage a une grande importance dans le livre et dans le film, mais que la communication n’est pas simple puisqu’elle ne se fait pas par le biais des mots mais par des notes.
La musique est définie comme étant la recherche de l’émotion qui se cache en nous, elle permet d’exprimer ce qui est impossible à dire avec des mots. Quignard et Corneau l’ont bien compris et ont fait de la musique –baroque- un élément clé du livre et du film, un personnage à part entière. Corneau disait lui-même qu’il voulait « faire un film dont la musique sera le corps central ».
Les multiples thèmes et intrigues du livre sont liés à la musique. La mort de Madame de Sainte-Colombe en est à l’origine, puisque Monsieur de Sainte-Colombe ne parvient pas à faire son deuil. La tristesse qui le suit, la mélancolie qui l’envahit vont marquer sa musique à travers laquelle il arrive à exprimer sa douleur et tous les sentiments qu’il intériorise. Le but de Sainte-Colombe, son objectif est de retranscrire ses sentiments par le biais de la viole.
Marin Marais et Sainte-Colombe n’ont en apparence que très peu de points communs, voire qu’un seul : chacun a l’envie de combler un manque, d’exprimer sa nostalgie au travers de la musique. Marin Marais a perdu sa voix d’enfant en muant, Sainte-Colombe a perdu la voix de sa femme.
La viole est le langage de ces deux personnages et en devient un personnage lorsqu’elle s’exprime. La musique est un moyen pour eux de remplacer la voix qu’ils ont perdue et regrettent puisqu’ils sont tous deux incapables de s’exprimer et par conséquent de communiquer entre eux.
Peu de dialogues sont présents