Le libertinage en littérature
Au 17ème siècle, le rationalisme de Descartes (le Discours de la Méthode est publié en 1637) prétend fonder la croyance sur des preuves incontestables, relevant de l’évidence logique.
Mais il inspire d’autres démarches qui visent au contraire à critiquer les vérités officielles du catholicisme, voire à soutenir l’athéisme de certains intellectuels. Car à la suite des guerres de religion, et des excès de la Contre-réforme au 16ème, la période connait une crise de confiance profonde, qui se traduit par un scepticisme croissant. La Mothe Le Vayer (1588-1672) précepteur de Louis XIV et membre de l’Académie Française, Gassendi (1592-1655) et Cyrano de Bergerac (1619-1655) apparaissent comme les représentants les plus illustres du libertinage érudit : ils inspireront les critiques des Lumières contre la religion. LA MORALE LIBERTINE.
D’abord essentiellement philosophique, le libertinage engendre des œuvres relativement abstraites qui s’adressent à un public restreint et remettent en cause l’ordre établi. Gassendi écrit en latin comme les scolastiques du Moyen-âge, des traités savants qui combattent audacieusement toutes les formes de dogmatisme. Mais la répression politique et intellectuelle des idées libertines et les questions sociales qu’elles soulèvent les transportent bien vite dans d’autres genres.
Au théâtre, par exemple, le Dom Juan de Molière (1665) peint le libertinage comme une remise en cause de toutes les institutions au profit d’une liberté individuelle absolue. Son personnage principal transforme le libertinage , attitude intellectuelle, en comportement social, aspect que le 18ème radicalisera avec la figure du « roué », nom donné aux compagnons de plaisir du régent, Philippe d’Orléans. La définition du mot libertin, à partir de certains