Le lycée et le baccalauréat
Le baccalauréat fête cette année ses deux cents ans d’existence. Créé par le décret du 17 mars 1808 qui organise l’Université impériale, il comptera en 2008 autour de
500 000 lauréats, contre seulement 31 lors de la première session.
Durant l’essentiel du XIXe siècle et au début du XXe siècle, le baccalauréat connaît de multiples réformes, mais son développement reste limité et réservé à une élite restreinte, admise dans un enseignement secondaire payant. Il s’ouvre progressivement à de nouveaux enseignements, de nouvelles disciplines et à de nouveaux publics : longtemps exclues du baccalauréat, (Julie Daubié fut la première bachelière en 1861) les filles ne recevront un enseignement secondaire identique à celui des garçons que dans les années 1920, un peu avant que l’ouverture sociale ne soit rendue possible par la gratuité des études secondaires (années 1930). Il faudra attendre la seconde moitié du XXe siècle pour enregistrer les évolutions quantitatives de forte ampleur, qui portent aujourd’hui la proportion de bacheliers dans les jeunes générations à plus de 60%.
Au cours du XIXe siècle, les effectifs annuels de bacheliers restent constamment inférieurs à 10 000, seuil qui ne sera franchi que dans les années 1920, la proportion de jeunes bacheliers passant alors de 1 à 2%. La progression reste encore modérée, mais un peu plus forte au lendemain de la seconde guerre mondiale : 30 000 lauréats vers 1950 (5% de bacheliers) puis 60 000 en 1960 (11%), date à partir de laquelle les choses vont