le marché de la protection
Yves Bélanger
Directeur du Groupe de recherche sur l'industrie militaire et la sécurité
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Le marché de la protection, de la sécurité et de la défense : perspectives d’ici 2015
Dans le contexte actuel où se profilent des signes de récession, une forte concurrence internationale et l’effritement de pans importants de la base manufacturière, le domaine de la sécurité est perçu, à raison, comme un marché attrayant, notamment parce que la demande y est en hausse et qu’il est moins exposé à la concurrence des pays en développement. L’objectif de ce texte est de donner un aperçu global des perspectives de ce marché.
La sécurité peut recouvrir plusieurs enjeux susceptibles de s’inscrire dans des logiques différentes.
1. Le premier de ces enjeux interpelle la protection des sites et des personnes.
La demande y émane autant des ménages, que des entreprises ou institutions publiques. 2. Le second concerne la réponse à des menaces mettant en cause l’intégrité d’un territoire, d’un état et de sa population. Ce champ est généralement associé à la sécurité intérieure ou « Homeland Security ».
3. Un troisième enjeu concerne les actions visant à contrer les défaillances mécaniques ou les erreurs humaines (comme la sécurité au travail).
Il n’est pas toujours très simple de s’y retrouver, surtout lorsque vient le temps de parler de marchés. Pour éviter au moins la confusion entre ce qui relève des défaillances de machines ou de l’erreur humaine et ce qui relève d’actes délibérés posés dans le but de provoquer un incident, certains proposent aujourd’hui de désigner cette dernière catégorie de méfaits par le terme « sûreté ».
L’idée est-elle bonne? En français les deux concepts (sécurité et sûreté) sont un peu synonymes et elle n’aide pas beaucoup, dans les faits, à dissiper la confusion. Même si le risque est grand d’en embrasser trop grand, nous préférons faire