Le mariage catholique - du concile de trente au xviième siècle
Presque de tous temps, l’Eglise a eu le désir d’avoir la mainmise sur l’institution du mariage. Les décisions du Concile de Trente[2] réaffirmeront d’ailleurs cette tendance, qui, au fil du temps, a mené l’Eglise à faire du mariage un sacrement. Un peu plus de 50 ans après le Concile, Saint-François de Sales[3] donna avis et conseils sur ce sacrement dans son œuvre Introduction à la vie dévote. En partant des deux sources précitées, expliquons en quoi le mariage et la vie religieuse sont si intimement liés.
Notons tout d’abord la différence entre nos deux sources. En effet, les canons sur le sacrement du mariage[4] sont des décrets tout ce qu’il y a d’officiels, étant écrits par un groupe de théologiens lors de la session du Concile de Trente du 11 novembre 1563. Ce Concile avait pour but de rétablir l’ordre au sein de l’Eglise, afin de faire face à la Réforme et de supprimer un bon nombre d’abus dans le milieu ecclésiastique. Fixant alors la doctrine du catholicisme, l’Eglise s’adresse formellement à tous les chrétiens afin qu’ils respectent ces dogmes. Face à cela, nous avons l’œuvre de Saint-François[5], qui relève, elle, de la littérature (de direction tout de même spirituelle !). Ce livre, sorte de best-seller de l’époque, a connu un vaste succès chez les lettrés, tant chez les catholiques que chez les protestants. En effet, son but était d’essayer de rénover la vie spirituelle dans l’esprit de la Contre-réforme (qu’il a vécue). Dans son livre, il donne un tas de conseils, de recommandations et d’avis sur le mariage vécu dans l’esprit catholique. On pourrait ensuite comparer la façon de faire de nos deux protagonistes. Le discours des théologiens du Concile[6] est extrêmement strict et rigoureux, comme un texte de lois. Il n’hésite pas à recourir aux anathématismes et à insister sur le fait que l’Eglise est le chef suprême. On pourrait d’ailleurs regrouper ces canons en trois classes :