Le matérialisme latin
Le premier courant philosophique matérialiste doit être trouvé chez les philosophes grecs de l'École ionienne, qui considéraient la matière comme base de tout ce qui existe, mais qui ont pensé en même temps que toute matière était apte à percevoir dans une certaine mesure. C'est pourquoi on appelle ces philosophes hylozoïstes (c'est-à-dire, en grec, ceux qui animent la matière).
Certes, ces premiers pas n'ont pas donné de grands résultats. Ainsi, Thalès a cherché la base de tout ce qui existe dans l'eau, Anaximène dans l'air, Héraclite dans le feu, Anaximandre dans une substance indéfinie et qui embrasse tout (il l'a appelée « infini » ou « illimité ») ; il faut ajouter aux hylozoïstes les stoïciens d'après lesquels tout ce qui existe est matériel. Le matérialisme a été développé ensuite par les Grecs Démocrite et Épicure et le Latin Lucrèce. Démocrite a posé génialement les bases de la théorie des atomes. Suivant lui, le monde est composé de parcelles matérielles infimes qui se meuvent et dont les combinaisons créent le monde visible.
Le matérialisme est un mouvement de pensée sur la nature de l'être qui considère qu'il n'existe pas d'autre substance que la matière (monisme). Il défend l'idée que la pensée et la conscience sont des produits secondaires de la matière et donc des illusions. Le matérialisme rejette l'existence de l'âme, de l'au-delà et de Dieu, s'opposant en cela au spiritualisme et à l'idéalisme.
Le matérialisme est étroitement lié au développement de la science et se nourrit de ses résultats pour évoluer et se structurer au fil des siècles. Le matérialisme recouvre donc plusieurs formes qui vont de l'atomisme des philosophes Grecs à la science moderne. Ses différents courants se distinguent par la façon dont est conçu l'esprit, la conscience ou l'entité mentale.
Biographie de Démocrite :
Philosophe grec, né à Abdère en Thrace, Démocrite a beaucoup voyagé pour s'instruire et a passé cinq ans avec des géomètres