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LE M.F.F.T. : UN INDICATEUR DU FONCTIONNEMENT COGNITIF PARTICULIER DES ENFANTS DÉFICIENTS INTELLECTUELS?
Dominique Guédon et Alain Vom Hofe
Le M.F.F.T. distingue le style préférentiel impulsif ou réfléchi des individus à travers l’ajustement vitesse-précision des réponses. La partie comparative de cette étude met en regard les scores de précision obtenus par vingt-trois enfants déficients intellectuels de 10 ans, à travers quatre conditions de contrainte temporelle avec les scores d’enfants « tout venant ». Une analyse de variance montre une absence d’effet de la contrainte temporelle dans trois conditions chez les déficients. La partie spécifique, à travers une analyse corrélationnelle, révèle une absence de liens entre les scores au M.F.F.T. et les scores aux tests d’intelligence. Ces résultats suggérant un fonctionnement cognitif particulier chez les déficients sont discutés dans la perspective de l’usage du M.F.F.T. en psychologie scolaire.
Depuis les années soixante, la littérature en psychologie cognitive a adopté la proposition d'Allport (1961) qui suggère l’usage du terme de style cognitif pour décrire le fait que chaque individu dispose d’un ensemble de traits personnels, à la fois cognitifs et affectifs, qui correspondent à des modes fondamentaux de pensée et d’action qui orientent ses perceptions, ses images et ses jugements à propos de son environnement. À la suite d’Allport, de nombreux auteurs se sont intéressés à cette notion prometteuse. Malgré des nuances dans les définitions proposées par les auteurs qui ont largement exploré ce domaine de recherches (Witkin, 1978; Huteau, 1985; Reuchlin, 1990; Ohlmann, 1999), un consensus s’est clairement établi pour considérer que la notion de style renvoie toujours à des modalités de
Dominique Guédon, docteur en psychologie, psychologue scolaire, Université de Rouen, France, courriel : domguedon@free.fr.; Alain Vom