Le modèle transférentiel en littérature
Peter Brooks dans l’article « Constructions psychanalytiques et narratives »[1] pose le thèse que le modèle transférentiel décrit par Freud entre outre dans l’article « Constructions dans l’analyse »[2] est applicable à la littérature. Selon Brooks le transfert qui a lieu pendant la session thérapeutique entre le psychanalyste et le patient a son analogie dans le dialogue entre le lecteur et le narrateur. Ces deux dialogues résultent en la création d’un récit qui rend compte de la vérité psychique de l’histoire, mais pas de son vérité objective. Au début de l’article Brooks soulève le problème de la réception et de la transmission du récit. L’acte de la transmission peut se transformer en un acte d’agression comme dans le cas d’Une ruse de Maupassant où le lecteur devient victime et complice à la fois ou en un acte de la transgression comme dans la Sarrasine de Balzac. Entre le narrateur et le lecteur est conclu un « contrat du récit »: pour que le récit puisse avoir lieu il doit être négocié ce qui est p.ex. visible dans le Colonel Chabert de Balzac où le récit devient objet d’une véritable transaction. Selon Brooks dans ce récit a lieu le transfert au sens psychanalytique du terme entre Derville, qui assume le rôle de l’analyste, et Chabert, le « patient », qui de quelque manière échoue sa « thérapie », car il ne parvient pas à revivre et à réintégrer son passé dans le présent en prenant en considération des rapports temporels entre ces deux époques comme le voulait Freud. Selon Brooks la théorie psychanalytique de Freud traite de la narratologie. L’analyste essaie de recomposer le récit incomplet du patient afin d’éclaircir son histoire. Les premières méthodes du travail psychanalytique proposées par Freud dans les Etudes sur l’hystérie ressemblent à la construction d’un roman policier classique où apparaît aussi l’éloignement temporel du récit (l’enquête) qui se déroule au présent et de