Le monde rouge
La Guerre et ses conséquences
« Amis lecteurs, vous n’avez sans doute pas l’habitude de fréquenter les recueils poétiques des siècles passés, vous délaissez des écrits qui vous paraissent vieillis et difficiles d’accès. C’est pourquoi, nous avons fait le pari de vous réconcilier avec les grands auteurs lyriques en sélectionnant quelques pièces connues ou parfois oubliées, mais toutes, vibrantes et évocatrices,… Lire la suite sur : http://www.etudes-litteraires.com/preface.php#ixzz2V3rs2qTR
« Amis lecteurs, vous n’avez sans doute pas l’habitude de fréquenter les recueils poétiques des siècles passés, vous délaissez des écrits qui vous paraissent vieillis et difficiles d’accès. C’est pourquoi, nous avons fait le pari de vous réconcilier avec les grands auteurs lyriques en sélectionnant quelques pièces connues ou parfois oubliées, mais toutes, vibrantes et évocatrices,…
Le dormeur du val
C'est un trou de verdure où chante une rivière,Accrochant follement aux herbes des haillonsD'argent ; où le soleil, de la montagne fière,Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant commeSourirait un enfant malade, il fait un somme :Nature, berce-le chaudement : il a froid.Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
Arthur Rimbaud,Octobre 1870
Après la bataille
Mon père, ce héros au sourire si doux,Suivi d'un seul housard qu'il aimait entre tousPour sa grande bravoure et pour sa haute taille,Parcourait à cheval, le soir d'une bataille,Le champ couvert de morts sur qui tombait la nuit.Il lui sembla dans l'ombre entendre un faible bruit.C'était un Espagnol de l'armée en dérouteQui se