Le mythe de pygmalion au 19è s
DISSERTATION : LE MYTHE DE PYGMALION AU 19ème SIECLE
L’histoire de Pygmalion, aujourd’hui devenu mythe, est né de la plume d’Ovide dans le livre X de Les Métamorphoses (1er S. après JC) : Pygmalion, sexuellement frustré va créer une femme d’ivoire dont il tombera amoureux. Cet amour irréaliste sera rendu possible grâce à l’intervention divine de Vénus, sensible aux offrandes de ce dernier. Ici la femme est reléguée au statut de simple objet de désir, elle ne parle pas, n’a même pas de nom (Rousseau lui attribuera celui de Galatée en 1762), et représente la récompense offerte à l’homme pieux. Le thème de Pygmalion et de Galatée sera repris maintes fois à travers les siècles, notamment par Rousseau et Marivaux l’érigeant ainsi au statut de mythe et renforçant de ce fait l’intérêt qui lui était porté. Ainsi, un critique en a même développée une conception tout à fait originale : « on parle bien plus souvent du mythe de Pygmalion que de Galatée, qui semble vouée au monde du silence, éternellement cachée derrière son créateur. Or c’est un mythe où le dominant n’est pas celui qu’on croit, où la femme incarne le pouvoir d’envoûtement menant à la folie, à une perte totale de la raison ».
Etant donné l’histoire même de ce mythe, le thème du créateur donnant vie à sa créature pour combler son désir d’amour, cette lecture peut sembler quelque peu paradoxale. C’est pourquoi, le mythe ayant effectué un retour en force au 19ème Siècle, il serait intéressant de mettre en lumière cette conception avec ces réécritures et plus particulièrement ici avec celle de Théophile Gautier (La toison d’or et Le roi Candaule tirés de Contes et récits fantastiques, Mlle de Maupin) et de Balzac (Le chef d’œuvre inconnu).
En effet, peut-on considérer que Galatée, reléguée au second plan, parvient toutefois à dominer Pygmalion en le poussant à la folie et que cette folie engendrée par elle en est l’indicateur de sa dites domination ?
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