Le mythe de sisyphe camus
4PODF04 Collège de Candolle
Synthèse du cours du lundi 7 février 2011 Extrait n°5
« Insistons encore sur la méthode : il s’agit de s’obstiner. »
Pour comprendre le sens de cette phrase, il est nécessaire de rappeler les principaux éléments du mouvement réflexif de Camus : 1) Définition de l’absurde comme seule vérité : le monde (Nature+Homme) n’a pas de sens 2) Condition sine qua non à l’absurde : confrontation perpétuelle entre 2 termes contradictoires : un monde irrationnel qui nous dépasse et un désir humain de clarté « L’absurde n’a de sens que dans la mesure où l’on n’y consent pas » (fin du 4ème extrait) puisque consentir à l’absurde, c’est se réconcilier avec le monde et de ce fait, mettre fin au « divorce » entre l’Homme et le monde, condition d’existence de l’absurde. 3) Seule position psychologique viable : maintien de l’absurde par la révolte permanente ; révolte qui constitue l’essence même de l’absurdité
« On lui demande de sauter. »
Lui, c’est l’ « homme absurde », c’est celui qui a pris conscience de l’absurdité du monde et qui entretient cette vérité dans une lutte perpétuelle. On, ce sont ces enjôleurs qui tentent par leurs discours religieux mais aussi politiques, économiques ou sociaux, de donner sens à un monde qui n’en a pas. Camus développe l’exemple de la morale chrétienne qui inculque des notions de culpabilité (c.f. Nietzsche), de péchés et de vie après la mort pour pallier l’absence de sens existentiel. Sauter, cela signifie adhérer à ces théories, ce qui revient à nier l’absurde même, à briser ce cycle sans fin de révolte qui permet à l’absurde de subsister. Or, l’homme absurde veut seulement vivre avec « ce qu’il sait », cette seule vérité du sentiment de l’absurde. « Il veut savoir s’il est possible de vivre sans appel », c’est-à-dire de vivre sans remettre en cause cette vérité absolue. Homme Monde = Le saut
« Vivre, c’est faire vivre l’absurde. Le faire vivre c’est avant tout le regarder. »