Le mythe littéraire
Les mythes sont des formes de légende, des récits fabuleux qui ont été transmis par tradition et qui ont toujours intéressé les écrivains car ils mettent en scène des êtres surnaturels qui incarnent des forces de la nature et représentent symboliquement des aspects de la condition humaine. La fascination du mythe a souvent entraîné des réécritures, ainsi on peut se demander dans quelle mesure les réécritures alimentent la création d’un mythe littéraire ?
Dans un premier temps nous verrons ce qu’apportent les réécritures au mythe, et dans un second temps « les dangers » de la réécriture.
I. Le mythe est à l’origine de la création littéraire et la création littéraire elle-même crée le mythe puisque ce sont les réécritures successives autour d’invariants qui créent le mythe.
D’autre part le principe de la réécriture est très ancien, dans l’antiquité le travail de l’orateur consistait à puiser dans d’anciens discours juridique ou politique afin de les renouveler et les adapter à la situation. En littérature, ce procédé est identique et certains thèmes, tels que l’amour, la mort ou le travail traversent les siècles. Ainsi lorsque Céline parle du travail à la chaîne dans « Voyage au bout de la nuit » il est probablement influencé par le roman « Germinal » de Zola. Les réécritures sont également l’occasion pour l'écrivain, de rendre hommage à ses aînés, leur témoigner de sa reconnaissance. Par exemple la promenade au bord du lac avec Julie, contait dans la lettre à Milord Edouard du roman La nouvelle Héloïse de Rousseau fut reprise par la plupart des romantiques afin de lui rendre hommage (le premier étant Lamartine dans son poème Le Lac, en 1820).
Cependant on peut parler de création à propos de la réécriture, car réécrire, c’est « donner une nouvelle version d'un texte déjà écrit ». Cette approche recouvre différents genres, comme la parodie ou le pastiche, différents tons (humoristique, tragique, comique) et buts (parodique,